• 30 June 2023

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    Lutte contre la traite et le trafic de migrants en Mauritanie

    La Mauritanie est un point de transit crucial sur la route migratoire du sud vers l'Europe. Le projet européen POC Mauritanie vise à assurer une lutte efficace contre les réseaux criminels impliqués dans le trafic de migrants et la traite des êtres humains

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    Formation aux techniques d'enquête dans le cadre du projet POC Mauritanie

    La République islamique de Mauritanie (RIM), située sur la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest, est un pays d’origine et de transit pour les migrations irrégulières vers l’Europe. Bordée à l’est par le Mali, au sud par le Sénégal et au nord par l’Algérie et le Sahara occidental, elle constitue un point de passage privilégié vers l’Europe, notamment en raison de la proximité de son littoral avec les îles Canaries.  

    En 2020, le nombre d’arrivées en Europe par la route ouest-africaine a considérablement augmenté et, en janvier 2021, les chiffres ont été multipliés par dix par rapport à la même période de l’année précédente. Selon une analyse du Conseil européen, cette augmentation des arrivées est en partie due aux mesures liées au COVID19 adoptées par plusieurs pays africains. Celles-ci semblent avoir entravé les mouvements le long des routes migratoires traditionnelles et détérioré les conditions de vie socio-économiques dans de nombreux pays d’origine.  

     Les principales villes de Mauritanie  

    Nouakchott occupe une position centrale dans la région, reliant l’Afrique du Nord à l’Afrique subsaharienne. C’est une ville diversifiée et multiculturelle qui concentre une grande partie de l’activité économique du pays. Nouakchott est devenue un point de transit pour les migrants se rendant en Afrique du Nord ou en Europe et une ville de destination pour la plupart des immigrés mauritaniens. Malgré l’importance économique et commerciale de Nouakchott, peu de statistiques récentes sont disponibles sur la population immigrée de la ville.  

    Située à la frontière nord de la Mauritanie, la ville de Nouadhibou, avec ses 142 000 habitants, est un centre portuaire et commercial dynamique. Sa position stratégique la rend très attractive pour les nationaux comme pour les étrangers ; en effet, les migrants constituent une communauté importante au sein de la population de la ville. Selon une étude réalisée en 2019 par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), de nombreux migrants viennent à Nouadhibou pour trouver du travail ou parce que la ville côtière est un point de transit privilégié sur la route migratoire vers l’Europe ou les pays d’Afrique du Nord. 

    Juridiction en Mauritanie  

    La loi définit la notion d'”entrée irrégulière” comme “le franchissement des frontières pour entrer légalement dans l’Etat d’accueil alors que les conditions requises ne sont pas réunies” et le “crime de trafic illicite de migrants” comme “le fait pour un groupe criminel organisé ou toute autre personne d’assurer sciemment, en vue d’en tirer un avantage financier ou un autre avantage matériel, l’entrée irrégulière d’une personne dans un pays dont elle n’est ni ressortissante, ni résidente permanente”.  

    La politique migratoire de la Mauritanie à l’égard de l’Union européenne s’inscrit dans le cadre du dialogue politique sur la migration et contribue au suivi des conférences de Rabat et de Tripoli. En outre, la Mauritanie participe au dialogue international sur la migration au sein des Nations Unies. Après avoir signé la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants en 2016, la Mauritanie a adopté le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières en 2018 et a signé la Déclaration conjointe de Niamey sur le trafic de migrants et la traite des êtres humains la même année. Le pays a également ratifié la Convention de Genève relative au statut des réfugiés du 28 juillet 1951 et son protocole de 1967 en 1987.   

    Ces dernières années, le cadre juridique mauritanien en matière de migration a été renforcé. Faisant suite au protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, mer et air, ratifié par le pays en 2005, la loi n°2010.021 du 15/02/10 portant incrimination du trafic illicite de migrants garantit la protection des victimes du trafic illicite de migrants et renforce la répression des réseaux de passeurs, jusqu’alors relativement à l’abri en raison de la faiblesse des sanctions prévues par le système juridique en vigueur. 

    Lutte contre la traite et le trafic de migrants   

    Au niveau régional, le pays facilite la coordination de la lutte contre les réseaux criminels liés à la migration irrégulière le long de la route atlantique. Le 24 décembre 2020, une réunion par vidéoconférence a été organisée, réunissant les ministres de l’Intérieur de Mauritanie, du Mali et du Sénégal, ainsi que le ministre des Affaires étrangères de Gambie. L’objectif de cette réunion était d’analyser les défis posés par la réactivation de la route migratoire de la côte atlantique, en vue de renforcer la coordination et les capacités de lutte contre l’immigration irrégulière et les réseaux de trafiquants d’êtres humains. Cette initiative prévoit l’organisation de réunions mensuelles en 2021.  

    Livraison de véhicules pour les besoins du projet

    Le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique (FFU) de l’UE finance pour trois ans le projet “POC Mauritanie : Lutte contre la traite et le trafic de migrants illégaux” à hauteur de plus de 4 millions d’euros. L’objectif du projet est d’assurer une lutte efficace contre les réseaux criminels impliqués dans le trafic de migrants et la traite des êtres humains et d’améliorer le contrôle de la migration irrégulière en Mauritanie, un point de transit crucial sur la route du sud vers l’Europe, en particulier via les îles Canaries.  

    Ce projet européen, mis en œuvre par la FIIAPP avec le concours de spécialistes de la police nationale, vise à améliorer les capacités d’enquête de la police mauritanienne (DST), par le biais d’une équipe conjointe d’enquête médico-légale au sein de laquelle des spécialistes européens accompagneront et encadreront en permanence leurs homologues mauritaniens. En outre, dans le cadre des efforts internationaux visant à améliorer le contrôle de la migration irrégulière tout en respectant les droits de l’homme des migrants, le projet vise également à améliorer la gestion du système de gestion des migrations. 

    Résultats du projet  

    Le projet POC Mauritanie mène des opérations conjointes entre la police nationale espagnole et l’Office central de répression du trafic illicite de migrants et de la traite des êtres humains (OCRTIMTEH). En outre, une série de cours de formation, qui constituent l’épine dorsale du projet, sont organisés dans le but de renforcer les capacités des professionnels mauritaniens dans la lutte contre les réseaux de passeurs et de trafiquants. Le projet est pratiquement au méridien de sa mise en œuvre, et pendant cette période, de grandes réalisations ont déjà été faites :   

    Au niveau opérationnel, 19 opérations ont été menées contre la migration irrégulière. Dix-sept réseaux de passeurs et de trafiquants ont été démantelés au niveau national, et 162 membres de réseaux criminels ont fait l’objet d’enquêtes et ont été arrêtés. Le bureau du procureur a été saisi de 24 affaires de trafic de migrants, dans lesquelles 91 personnes ont fait l’objet d’une enquête. 1254 migrants irréguliers ont été arrêtés en Mauritanie et plus de 500 victimes de trafic et de traite ont été libérées.   

    En termes de formation et de réunions, 3 réunions de formation ont été organisées sur la coordination de la gestion des migrations et 153 tutoriels pour les agents de l’OCRTIMTEH. Il y a eu 2 réunions pour renforcer la coordination du Centre d’Assistance Temporaire pour les Etrangers (CATE) avec les acteurs étatiques et non-étatiques, et 2 réunions de coordination avec d’autres projets européens au niveau international qui sont menés en Gambie et en Afrique de l’Ouest et du Centre. 

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